Film : Viaje a los pueblos fumigados

6 €
Localisez Cinéma - Le Parvis

Viaje a los pueblos fumigados de Fernando E Solanas (Le grain et l’ivraie)

1h37, 2017 

Documentaire

Nationalité Argentin

 

 

Premier exportateur mondial d’huile de soja, l’Argentine a privilégié la culture intensive de soja transgénique. Militant infatigable, Fernando Solanas signe un documentaire décapant sur les conséquences dramatiques de ces choix sur l’écologie et la santé humaine.

Après le tournage d’ «Oro Negro», sorti en 2011, Fernando Solanas est revenu dans le nord de l’Argentine, là où vivent les tribus Wichis.

 

Il voyage caméra au poing à travers sept provinces argentines à la rencontre des populations locales, d’agriculteurs et de chercheurs qui nous racontent les conséquences sociales et environnementales du modèle agricole argentin. L’agriculture transgénique et l’utilisation intensive des agrotoxiques (glyphosate, épandages, fumigations) ont provoqué l’exode rural, la déforestation, la destruction des sols mais aussi la multiplication des cas de cancers et de malformations à la naissance. Le récit de Fernando Solanas évoque aussi l’alternative d’une agriculture écologique et démontre qu’il est possible de produire de manière saine et rentable des aliments pour tous, sans pesticides, pour reconquérir et préserver nos milieux naturels.

 

Les villages de ces « pueblos fumigados » ce sont ceux de sept provinces argentines, dans lesquelles Solanas se lance dans un voyage d’investigations. Les fumées dont il est question ce sont les épandages dont l’industrie agroalimentaire ne se prive pas pour développer son modèle d’agriculture intensive aux dépens d’une population indigène locale, rendant sa survie impossible sur la terre de ces ancêtres. Ce sont des centaines de personnes qui sont ainsi paupérisées, chassées de leurs habitations. Ce film s’ouvre sur une série d’images saisissantes : dans la province de Salta, dans le nord de l’Argentine, des forêts séculaires sont détruites pour faire place à d’immenses plantations de soja. L’eau devient impropre à la consommation, l’air impur, les maladies se propagent, avec pour premières victimes les plus fragiles, les gens âgés, les enfants. C’est le point de départ de cette enquête sur les crimes environnementaux commis au nom de l’économie par de grosses firmes et les gouvernants complices. Le film étudie les conséquences sociales de la monoculture et l’utilisation incontrôlée de substances chimiques. En parallèle, il explore les moyens de sortir de ce cercle vicieux, d’un système corrompu dans lequel les consommateurs sont trompés et la réglementation éliminée. Les alternatives écologiques ont-elles une chance ?

 

Fernando Solanas, auteur argentin de « Tangos, l'exil de Gardel » et «  la dignité du peuple », militant de la première heure, qui a réalisé de si passionnants documentaires « Le Sud », « Mémoire d’un saccage »… se livre dans « Le grain et l'ivraie » à une radiographie des conséquences de la politique agricole de son pays. Parti de l'observation du peu de considération pour le sort des indigènes Wichis, expulsés, déplacés, exploités (sur lesquels il revient à la fin du film), il expose les failles du modèle transgénique, et met en évidence la désertification des campagnes, les déformations embryonnaires, la perte de biodiversité et surtout l'empoisonnement généralisé aux agro-toxiques, dont le fameux Glyphosate.

L'air de rien, en quelques dix chapitres, à la manière d'un discret ethnologue, il se déplace de Rosario à Mar de Plata, montrant de multiples acteurs devenus progressivement conscients de la situation.

 

Indigènes, agriculteurs, chercheurs, habitants, victimes des fumigations se succèdent donc, comme d'impressionnantes images donnant une idée de l’échelle de la production locale. Fustigeant un pillage organisé par les multinationales, il appelle à un éveil des consciences et à reprendre le contrôle.

Mais surtout, en abordant le sujet de manière récurrente, au travers de résultats d’enquêtes, mais aussi de ses propres analyses de sang, il dénonce l’empoisonnement dont tout un peuple est victime. Portant sa caméra au poing, parfois à l’aide d’un système de stabilisation, ou montré de plus loin et en permanence dans le dialogue, Solanas devient sciemment acteur de son propre film. Comme il souhaiterait sans doute que chaque consommateur redevienne acteur de son destin alimentaire.

 

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=261843.html

https://www.telerama.fr/cinema/films/viaje-a-los-pueblos-fumigados,n5891043.php

http://www.premiere.fr/film/Le-Grain-et-l-Ivraie

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